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GemGenève 2025, un salon digne des plus grands.

Un monde où les pierres précieuses deviennent langage international
Le 9 mai 2025, le salon GemGenève a de nouveau transformé les halls de Palexpo en un théâtre étincelant dédié à la beauté minérale. Durant quatre jours, l’événement a rassemblé des centaines d’exposants venus du monde entier, attirant négociants, collectionneurs, designers, joailliers, étudiants et passionnés autour d’une passion commune : les pierres précieuses.


Découverte du salon de GemGenève
L’entrée était fluide et l’accueil personnalisé donnait sur le vestiaire, la zone de restauration, et la salle de repos. Les allées larges invitaient à une déambulation sereine entre les stands, chacun soigné jusque dans les moindres détails. La fréquentation était soutenue, sans jamais nuire à la qualité des échanges. Une ambiance propice à l’admiration, à la découverte, et parfois à l’acquisition. Les vitrines, soigneusement éclairées, présentaient une variété de pierres impressionnante, tant par leurs qualités que par leurs dimensions exceptionnelles.
Certains saphirs atteignaient des tailles dignes de pièces de musées ; des émeraudes taillées en coussin ou en poire affichaient plusieurs dizaines de carats ; quant aux spinelles, rubellites ou tourmalines Paraïba, ils se déclinaient en tailles généreuses rarement visibles ailleurs. Les prix exposés variaient considérablement, allant de quelques centaines d’euros pour de petites pierres fines, jusqu’à plusieurs centaines de milliers, voire plus d’un million d’euros pour les gemmes les plus rares, notamment certains diamants fancy color ou saphirs non chauffés d’origine exceptionnelle (Kashmir).
Anecdote : Genève s’est également illustrée avec une vente spectaculaire orchestrée par la maison Sotheby’s en mai 2025, concernant un diamant bleu d’une intensité rare, baptisé « Mediterranean Blue ». Cette pierre a été adjugée pour 21,5 millions de dollars, justifiée par ses dix carats de Fancy Vivid Blue, taillée à partir d’un brut d’une trentaine de carats extrait deux ans auparavant, de la célèbre mine Cullinan en Afrique du Sud.

La Tendance 2025 pour les pierres ?
Fait notable cette année : la tendance était clairement aux pierres de couleur. De grands diamantaires internationaux étaient également présents montrant des pièces Flawless, fancy color, de grosses proportions et dans des formes classiques ou fantaisistes. C’étaient les pierres colorées qui captaient tous les regards. Le bleu électrique des spinelles vietnamiens (Luc Yen), le vert intense des tsavorites (Kenya), le fushia des tourmalines rubellites et l’orange flamboyant des grenats spessartites s’imposaient dans les vitrines les plus convoitées.
Pour suivre dans cette lignée, les opales (noble, boulder, noire ou de feu) occupaient une place particulière dans le salon, dévoilant leur majestueux jeu de couleur sur de nombreux stands. Originaire d’Éthiopie, d’Australie ou encore du Mexique, toutes affichaient des galaxies entières aux couleurs irisées. Les nuances allaient du bleu profond au vert électrique, en passant par des roses laiteux et des teintes rouge-orangées rappelant celui d’un feu hardent. Certains marchands mettaient en avant des pierres brutes, d’autres proposaient des cabochons taillés ou des pièces déjà montées, souvent dans des créations au design organique, pour souligner le caractère vivant et mouvant de la gemme.
Les couleurs à la mode en 2025 se tournaient vers des tons vibrants et lumineux : le bleu néon des tourmalines Paraïba, le lavande subtil des spinelles, le vert anis des chrysobéryls, et le rose-orangé des saphirs Padparadscha qui rappelle un doux couché de soleil. Ces nuances s’inscrivaient parfaitement dans les nouvelles esthétiques joaillières, plus audacieuses, expressives, et en phase avec le désir de rareté et d’individualité d’aujourd’hui.


Les différents métiers liés au monde des gemmes
Outre les pierres, la richesse des métiers représentés témoignait de la vitalité du secteur : lapidaires, graveurs, designers, illustrateurs, et jeunes artisans côtoyaient les maisons historiques. Parmi les découvertes inédites, l’atelier d’une artiste personnalisant sacs et objets avec des représentations peintes de gemmes, proposant des pièces uniques, mêlant art décoratif et passion minéralogique.
Une exposition discrète mais marquante, à la croisée de l’art et de la joaillerie, mettait en lumière des œuvres mêlant matière et pierres précieuses dans une esthétique abstraite et vibrante. Des créations où gemmes et pigments dialoguaient, formant un pont poétique entre la minéralogie brute et l’expression artistique contemporaine.
À l’écart de l’effervescence, un coin lecture aménagé proposait une belle sélection d’ouvrages spécialisés, de monographies de pierres en passant par des guides gemmologiques (Terra Spinel, AutoAtlas, …), aux livres rares ou anciens à destination des passionnés et des professionnels en quête de documentation ou d’inspiration.
Inspirations gemmologiques: art, passion et savoir
Le tout souligné par un concours de microphotographie, consacré aux inclusions naturelles dans les pierres. À travers des clichés agrandis à l’échelle microscopique, des cristaux, des givres ou structures internes étaient révélés comme autant de paysages invisibles. Certaines inclusions prenaient la forme de plumes, d’étoiles ou de nuages : un véritable hommage silencieux à la beauté intérieure des gemmes.


L’on comptait aussi des conférences, ateliers et tables rondes ponctuant également la programmation où on y abordait des sujets aussi techniques qu’éthiques : innovations dans l’analyse optique, traçabilité des filières, enjeux environnementaux, ou encore les évolutions du marché post-pandémie.
Un exemple d’innovation avec la firme SRK, à l’origine du système SGS – SRK Grading System, qui propose une méthode de gradation en 17 étapes, bien au-delà des classiques 4C (carat, color, clarity, cut). Cette marque une volonté forte d’élever les standards traditionnels de gradation des diamants. Une initiative saluée pour sa rigueur, qui pourrait bien inspirer d’autres acteurs du secteur.
Conclusion de cette visite professionnelle à GemGenève
Au final, l’édition 2025 s’est imposée comme bien plus qu’un simple salon professionnel : un lieu de rencontre entre science, émotion et culture, où la gemmologie s’exprime comme une forme d’art total. Entre pierres d’exception, bijoux de haute-joaillerie, soutenances scientifiques et créations audacieuses, le tout sous des palettes de couleurs vibrantes, chaque visiteur repartait les yeux brillants et le cœur battant un peu plus fort au rythme des pierres.
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English version
GemGenève 2025: A World Where Gemstones Become a Universal Language
On May 9, 2025, the GemGenève show once again transformed the Palexpo halls into a dazzling theater dedicated to the beauty of minerals. Over the course of four days, the event brought together hundreds of exhibitors from around the world, attracting traders, collectors, designers, jewelers, students, and enthusiasts around a shared passion: gemstones.
The entrance was smooth, and the personalized welcome led to the cloakroom, dining area, and lounge. The wide aisles encouraged calm exploration among the booths, each meticulously designed down to the smallest detail. Attendance was strong, yet never detracted from the quality of the interactions. It was an atmosphere ideal for admiration, discovery, and sometimes acquisition. The showcases, carefully lit, displayed an impressive variety of stones, both in terms of quality and exceptional size.
Some sapphires reached museum-worthy dimensions; emeralds cut in cushion or pear shapes displayed several dozen carats; while spinels, rubellites, and Paraíba tourmalines came in generous sizes rarely seen elsewhere. Prices varied widely, from a few hundred euros for small fine stones, to several hundred thousand—or even over a million—for the rarest gems, notably certain fancy color diamonds or unheated sapphires of exceptional origin (Kashmir).
Anecdote: Geneva also made headlines with a spectacular sale by Sotheby’s in May 2025, featuring a rare blue diamond named Mediterranean Blue. The stone fetched $21.5 million, thanks to its ten carats of Fancy Vivid Blue, cut from a rough stone of around thirty carats extracted two years prior from the renowned Cullinan mine in South Africa.
Notable trend this year: the clear dominance of colored stones. Major international diamantaires were also present, showcasing Flawless and fancy color diamonds in large sizes and both classic and whimsical shapes. But it was the colored stones that stole the show. The electric blue of Vietnamese spinels (Luc Yen), the deep green of tsavorites (Kenya), the fuchsia hues of rubellite tourmalines, and the blazing orange of spessartite garnets filled the most coveted displays.
Continuing this trend, opals—noble, boulder, black, or fire—held a special place at the fair, revealing their majestic play of colors across many booths. Hailing from Ethiopia, Australia, or Mexico, each one displayed entire galaxies in iridescent hues. Shades ranged from deep blue to electric green, milky pinks to fiery red-oranges. Some dealers highlighted rough stones, others presented polished cabochons or mounted pieces, often in organic designs to emphasize the gem’s living, ever-shifting character.
The fashionable colors of 2025 leaned toward vibrant and luminous tones: the neon blue of Paraíba tourmalines, the soft lavender of spinels, the bright green of chrysoberyls, and the pink-orange of Padparadscha sapphires, reminiscent of a gentle sunset. These shades fit perfectly with the new, bolder, and more expressive jewelry aesthetics, resonating with today’s desire for rarity and individuality.
Beyond the gems, the wealth of professions represented underscored the sector’s vitality: lapidaries, engravers, designers, illustrators, and young artisans mingled with historic houses. Among the standout discoveries: an artist’s studio personalizing bags and objects with painted gemstone designs, offering one-of-a-kind pieces blending decorative art and mineralogical passion.
A discreet yet striking exhibition, at the crossroads of art and jewelry, spotlighted works that merged materials and gemstones in an abstract, vibrant aesthetic. These creations, where gems and pigments conversed, formed a poetic bridge between raw mineralogy and contemporary artistic expression.
Away from the hustle and bustle, a reading corner offered a curated selection of specialized books—from gemstone monographs and gemological guides (Terra Spinel, AutoAtlas, etc.) to rare and antique volumes for enthusiasts and professionals seeking documentation or inspiration.
All this was complemented by a microphotography competition focused on natural gemstone inclusions. Through magnified shots at a microscopic scale, crystals, frost patterns, and internal structures appeared like invisible landscapes. Some inclusions took the form of feathers, stars, or clouds—a silent tribute to the inner beauty of gems.
There were also conferences, workshops, and panel discussions punctuating the program, covering topics both technical and ethical: innovations in optical analysis, supply chain traceability, environmental concerns, and the evolving market in a post-pandemic world.
An example of innovation came from SRK, the company behind the SGS – SRK Grading System, which offers a 17-step grading method, far beyond the classic 4Cs (carat, color, clarity, cut). This represents a strong commitment to raising the traditional standards of diamond evaluation. The initiative was praised for its rigor and could inspire others in the industry.
In the end, the 2025 edition proved to be much more than a professional trade show: it was a meeting place for science, emotion, and culture, where gemology was expressed as a total art form. With exceptional stones, high-jewelry pieces, scientific presentations, and bold creations under vibrant color palettes, every visitor left with shining eyes and a heart beating a little faster to the rhythm of the gems.